VIIIeJeux de la Francophonie

2017-09-18 03:51
中国与非洲(法文版) 2017年9期

VIIIeJeux de la Francophonie

Le continent, avec 12 pays représentés, empoche 152 médailles (49 en or). Le Maroc occupe la plus haute marche du podium avec 42 médailles (13 en or) au niveau continental, et 2eau décompte final derrière la France par Justin Brou

L'équipe ivoirienne vainqueur du relais 4 x 100 m.

Cérémonie d'ouverture.

Le public a suivi avec beaucoup d'intérêt les compétitions.

Le Maroc vainqueur de l'épreuve de football.

L’Afrique francophone, la fulgurante ascension

La capitale économique ivoirienne, Abidjan, ville d’environ cinq miIIions d’habitants (20 % de sa popuIation), a vibré du 21 au 30 juiIIet au rythme de la francophonie, «une famille» dans IaqueIIe les adhérents ont en commun la langue française. Après CasabIanca-Rabat (Maroc, 1989), Antanarivo (Madagascar, 1997), Niamey (Niger, 2005), Ia Côte d’Ivoire devient ainsi le quatrième pays africain à accueiIIir cet important rendez-vous aIIiant sport, culture, créations numériques et développement.

Cette fois à Abidjan, les signaux se sont montrés plutôt favorables pour les Africains, qui ont, en effet, fait mieux que les VIIeJeux à Nice (France), il y a quatre ans. Le continent, à lui seul, empoche, avec 12 pays, 152 médaiIIes (49 en or). Et c’est Ie Royaume chérifien qui s’est iIIustré de Ia pIus beIIe des manières, en occupant la plus haute marche du podium avec 42 médaiIIes dont 13 en or. Le Maroc est suivi par Ie SénégaI avec 27 médaiIIes (10 en or), puis Ia Côte d’Ivoire, avec 19 médaiIIes (6 en or). La Côte d’Ivoire, à domicile, aura fait mieux que les Jeux précédents devant son public. Premier pays en terme de performances, le Maroc reste derrière la France qui ressort du rendez-vous d’Abidjan comme Ie soIide grand vainqueur avec 49 médaiIIes (22 or, 16 argent, 11 bronze).

Au cours de ces jeux, dans des disciplines comme l’athlétisme, l’Afrique a fait sensation. L’équipe féminine ivoirienne conduite par Ta Lou Marie Josée, vicechampionne du monde sur 100 mètres, a conduit avec brio l’équipe du relais 4x100. Le Maroc a dominé le 10 000 mètres, quand le Congolais Makorobondo, a, lui, remporté le marathon. Mais les Jeux de la francophonie, ce ne sont pas que le sport. Culture, créations numériques et développement ont aussi été au centre du spectacle. C’est le cas pour des concours de danses, de photographie, de peinture, de littérature, de contes, de chansons, etc. Dans le concours de hip hop, le Cameroun est reparti avec l’or devant le Maroc (2e) et la France (3e). Quant au concours de danse de création, Maurice est reparti avec l’or, la France, l’argent et Ia Côte d’Ivoire Ie bronze. Ces épreuves ont suscité beaucoup d’intérêt chez Ie pubIic.

Défis du continent…

À trois ans des Jeux olympiques de Rio, à l’occasion de Ia 5esession de la conférence des ministres des Sports de I’Union africaine (UA) à Abidjan, en juiIIet 2013, placée autour du thème : « Utiliser le sport comme facteur de réalisation des programmes nationaux de déveIoppement », Ies dirigeants du continent s’engageaient à accélérer la mise en œuvre du Cadre stratégique de l’UA pour le développement durable du sport en Afrique (2008-2018) et de Ia NouveIIe architecture du sport en Afrique. Un programme cher à l’UA qui devrait s’inscrire dans son Agenda 2063.

À cette occasion, la Conférence des ministres des Sports a recommandé à l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique, l’ACNOA, d’aligner ses zones de sport sur Ies régions de I’UA afin de faciliter les synergies. Cet engagement des dirigeants intervient dans un contexte où de nombreux pays africains enregistrent de très mauvaises performances lors des Jeux olympiques et d’autres événements sportifs internationaux. Autres inquiétudes mises sur la table par les ministres africains des sports : Ies effets néfastes du dopage chez Ies sportifs, ainsi que le changement de nationalité de certains sportifs africains. Dans Ie communiqué finaI de cette 5esession, le message est clair : le sport est « facteur de développement, d’intégration et de cohésion sociaIe ». Même si Ies dirigeants affichent Ieur voIonté, sur Ie terrain, Ies chantiers au profit du sport et de Ia jeunesse, avancent difficiIement. « Dans un monde qui fait face à de nombreux défis dans lequel la jeunesse est en quête de repère et de modèles, les Jeux de la Francophonie constituent un cadre privilégié pour elle d’être un exemple à travers Ie sport, Ies arts, Ia cuIture », avait fait remarquer Ie Président ivoirien, Alassane Ouattara, à l’ouverture des Jeux. Selon les perspectives de la Banque africaine de déveIoppement, cette jeunesse comptera en 2030, près de 400 millions d’individus sur le marché du travail.

Abidjan gagne le pari de la mobilisation

DéfiIés hauts en couIeurs des déIégations, de feux d’artifices, discours, spectacIes assurés par Ie céIèbre chorégraphe ivoirien, Georges Momboye, sont les principaux éléments qui ont marqué le début des événements. La Côte d’Ivoire, qui tenait à ce rendez-vous, a même nommé expressément un ministre délégué en charge des Jeux de la francophonie. La secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean, n’a pas caché sa satisfaction : « C’est une véritable prouesse que le pays de vient de réussir en offrant une si belle fête à la jeunesse. »

En 10 jours, cet important rendez-vous aura ainsi mobiIisé 53 déIégations, 4 000 athIètes, près de 900 journalistes et un demi-milliard de téléspectateurs. Alors que beaucoup croyaient que le pays organisateur rencontrerait des difficuItés, à I’ouverture de ces VIIIeJeux au stade Félix Houphouët-Boigny, les autorités ont sorti le grand jeu. Latifa Moftaqir, présidente du ConseiI des Jeux de Ia Francophonie 2017 concIut : « Ce que la Côte d’Ivoire nous a offert, a dépassé de loin, toutes nos espérances. La Côte d’Ivoire a réussi I’extraordinaire (…). C’est une source de fierté nationaIe. » CA

NB : Les photos appartiennent au Comité international des Jeux de la Francophonie (CIJF)