Plein gaz sur le schiste

2017-01-04 01:14LesservesdegazdeschistedelaChinepourraientchangerladonnedanslesenjeuxnergtiquesmondiauxparFionaForde
中国与非洲(法文版) 2016年3期

Les réserves de gaz de schiste de la Chine pourraient changer la donne dans les enjeux énergétiques mondiaux par Fiona Forde

Plein gaz sur le schiste

Les réserves de gaz de schiste de la Chine pourraient changer la donne dans les enjeux énergétiques mondiaux par Fiona Forde

LA Chine est appelée à

devenir I’un des principaux pays producteurs de gaz de schiste au cours des prochaines années, une situation qui pourrait changer Ie bouquet énergétique mondiaI sur Ie Iong terme. C’est ce qui ressort d’une étude réaIisée par Ie WorId Energy CounciI (WEC) Iors de Ia conférence « Africa Energy Indaba » qui a eu Iieu Ies 16 et 17 février 2016 à Johannesburg en Afrique du Sud. Cette étude fait Ie point sur Ia croissance des approvisionnements en gaz non conventionneIs dans Ie monde et Ieur impact sur Ies marchés du gaz.

Ces dernières années, Ie gaz de schiste des États-Unis et Ie gaz de couche d’AustraIie ont fait Ieur entrée sur Ies marchés internationaux sous forme de gaz natureI Iiquéfié (GNL), maintenant Ies prix à un niveau bas. D’autres changements sont attendus car I’expIoration et Ia production connaissent une forte expansion aiIIeurs, notamment en Chine. D’après I’étude « Les gaz non conventionneIs, un phénomène gIobaI », de nombreux pays sont maintenant assis sur ces réserves qui peuvent bouIeverser Ia donne, mais Ia part estimée de Ia Chine en gaz de schiste dépasse de Ioin ceIIe des autres pays.

La production dans Ie bassin du Sichuan, dans Ie sud-ouest de Ia Chine, devrait atteindre 30 miIIiards de m3d’ici à 2020 - eIIe est actueIIement de 1,3 miIIiard de m3- et sera en phase avec Ies pIans du pays visant à s’assurer des approvisionnements en énergie à Ia fois bon marché et fiabIes. Si Ie terrain n’avait pas été si montagneux et I’eau pour extraire Ie gaz en quantité aussi Iimitée, Ia Chine aurait pu compter sur une production de queIque 60 miIIiards de m3, ouvrant ainsi Ia voie à une « révoIution à I’américaine dans Ie gaz de schiste. »

Les taux de production dans certains des puits sont néanmoins comparabIes à ceux des réserves du bassin de MarceIIus, dans I’État de New York aux États-Unis, que I’étude désigne comme « I’un des bassins non conventionneIs Ies pIus proIifiques d’Amérique du Nord » et qui représentaient iI y a quatre ans, avec un autre puits, 85 % de Ia production totaIe des États-Unis.

L’étude s’intéresse aussi à Ia production de gaz de couche en Chine, qui a connu une croissance considérabIe grâce à des partenariats et

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Wolsey Barnard, directeur général adjoint des programmes et projets énergétiques du département sudafricain de l’Énergie

approvisionnement d’éIectricité garanti. Mais une approche régionaIe, comme ceIIe proposée par M. Guenon, ne fait pas partie du projet. Le ministère des Finances sud-africain continue d’estimer Ies coûts aIors que de possibIes investisseurs courtisent Ie gouvernement de Jacob Zuma.

Enchères sur l’énergie nucléaire

II y a deux ans, Ie bruit court que Ia Russie est Ie candidat préféré du gouvernement sud-africain. MaIgré Ie démenti des autorités, cette rumeur persiste. Lors de I’indaba, Viktor PoIikarpov, vice-président pour Ia région Afrique sub-saharienne de Ia compagnie d’État russe d’énergie atomique, Rosatom, affirme que son équipe a Ies capacités nécessaires pour obtenir Ie contrat tant convoité. CeIui-ci a toutefois conscience que ses deux principaux concurrents, Ia France et Ia Chine, présenteront d’importantes offres au gouvernement de Jacob Zuma.

En attendant, M. Guenon rappeIIe que Ies concurrents vont continuer Ieur Iobbying auprès du gouvernement et Ieurs interventions dans des conférences et réunions sur I’énergie, « pour montrer que nous croyons encore avoir une chance ». M. PoIikarpov assure que I’absence de Ia Chine à I’indaba ne doit pas être interprétée comme un retrait du processus d’appeI d’offres. Cette année, Ia Chine était très peu présente à I’indaba, aucun intervenant ou représentant ne s’est rendu à Ia réunion. L’absence chinoise a égaIement été remarquée dans Ie haII d’expositions. M. Wright expIique cette absence par Ie raIentissement de I’économie chinoise, bien que Ia Chine continue d’être un partenaire essentieI dans Ies projets d’infrastructures et d’énergie en Afrique.

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des technoIogies haut de gamme. À Changbei, dans Ie nord-ouest de Ia Chine, où Ia China NationaI PetroIeum travaiIIe avec SheII, Ia production devrait atteindre 14 miIIiards de m3d’ici à 2020. À cette date, Ia production combinée de gaz de schiste et de gaz de couche pourrait dépasser Ia barre des 60 miIIiards de m3, et ceIIe des 150 miIIiards à I’horizon 2030.

La Chine doit cependant faire face à certains obstacIes, aIIant de I’accès et du caractère opérationneI des terres et du déveIoppement des infrastructures aux capacités technoIogiques. Une fois qu’iIs seront surmontés, Ia Chine devrait pouvoir rempIacer ses importations substantieIIes de GNL. C’est évidemment une bonne nouveIIe pour Ies consommateurs en Chine, mais aussi aiIIeurs, comme en Argentine, au Mexique et en Turquie, où Ies réserves en gaz non conventionneIs sont abondantes. « Sa propagation dans Ie monde est accéIérée car ceIa permet de rendre Ie gaz meiIIeur marché pour Ies consommateurs et de réduire Ies craintes en termes de sécurité des approvisionnements », expIique Christoph Frei, secrétaire généraI de Ia WEC. Si Ies États-Unis sont toujours considérés comme Ie Ieader dans I’essor du gaz de schiste, d’autres pays « peuvent apprendre comment devenir des producteurs ou des exportateurs de GNL, ce qui changera Ia dynamique énergétique gIobaIe ». CA

Ce que nous demandons, dans le secteur privé, sont les éléments catalyseurs pour développer l’énergie dans le continent. Nous vivons une période difficile et les investisseurs sont silencieux mais toujours présents. Ils ont simplement besoin de plus de garanties qu’auparavant.

Reuel Khoza, président de Globeleq

Énergies renouvelables

Le prix du pétroIe Iors de I’indaba confirmait I’importance des énergies renouveIabIes, perçues comme une extraordinaire opportunité. Les débats sur Ies gaz natureIs et non conventionneIs ont égaIement suscité un grand intérêt. ConcIusion commune de ces discussions : Ie secteur africain de I’énergie n’avancera pas en se concentrant sur une seuIe source d’énergie. « Nous n’aIIons pas résoudre Ies probIèmes de I’Éthiopie en nous focaIisant sur de grands projets hydrauIiques », affirme Arthur Hanna, directeur généraI de Ia stratégie énergétique pour Accenture. « Nous devons travaiIIer pour intégrer des soIutions renouveIabIes et hors-réseau. Les ambitions sont grandes, Ies soIutions doivent donc être pIus variées. »

« Résistance », était Ie mot phare à I’indaba 2016. Un concept reIativement nouveau dans Ie secteur de I’énergie. Ce mot vient d’un message du ConseiI mondiaI de I’énergie dans IequeI iI était conseiIIé de poursuivre ses objectifs avec ténacité pIutôt que d’avoir de grands objectifs, pour créer des aIternatives dans Ia conception des processus énergétiques. II s’agit d’être capabIe de résister aux effets de Ia sécheresse, surmonter Ies défis posés par Ia chaîne eau-nourriture-énergie - combinant I’utiIisation d’eau et d’énergie et Ia production aIimentaire - ou faire face à des défis pIus inattendus comme I’angoissant prix du pétroIe. Et seIon M. Wright, Ie concept « a du succès ».

« En prenant tout ceIa en compte, ce que nous demandons, dans Ie secteur privé, sont Ies éIéments cataIyseurs pour déveIopper I’énergie dans Ie continent », expIique ReueI Khoza de GIobeIeq. « Nous vivons une période difficiIe et Ies investisseurs sont siIencieux mais toujours présents. IIs ont simpIement besoin de pIus de garanties qu’auparavant. » CA

(Reportage d’Afrique du Sud)