Une énergie propre en mer

2017-01-24 01:27UnenouvellesourcenergienonpolluantefaitsonapparitionnonloindesteschinoisesparDengYaqing
中国与非洲(法文版) 2017年10期

Une nouvelle source d’énergie non polluante fait son apparition non loin des côtes chinoises par Deng Yaqing

Une énergie propre en mer

Une nouvelle source d’énergie non polluante fait son apparition non loin des côtes chinoises par Deng Yaqing

SUR fond de ciel bleu et de mer sans fi n, des hélices d’une blancheur immaculée brillent sous le soIeiI fl amboyant. Après avoir résisté au typhon Hato,cette éolienne colossale de cinq mégawatts (MW),développée par une entreprise chinoise, ne restera pas seule longtemps. Bientôt, d’autres éoliennes tout aussi impressionnantes – de fabrication chinoise et étrangère – viendront la rejoindre dans la baie de Xinghua, à Fuqing, non loin des côtes de la province du Fujian, au sud-est de la Chine.

Exploité par la société China Three Gorges Corp.(CTG), le parc éolien offshore de Fuqing accueillera 14 éoliennes à haute puissance, avec une capacité de production d’au moins 5 MW, fabriquées par huit sociétés étrangères, dont l’américaine General Electric et des acteurs émergents comme Goldwind.

« Quand toutes les éoliennes seront installées d’ici Ia fi n de I’année, des tests seront Iancés. Après avoir évaIué Ieur fi abiIité, Ieur quaIité, Ieur production et leurs coûts technologiques, CTG se joindra aux deux ou trois meilleurs producteurs pour exploiter les ressources en éolien du Fujian », dit Sun Qiang, directeur exécutif de la branche d’investissement énergétique de CTG au Fujian.

Confrontée au changement climatique et à la montée du niveau de la mer, la Chine s’efforce de trouver des solutions de remplacement aux méthodes de production d’électricité traditionnelles.

« L’énergie éolienne offshore est une option viable pour remplacer graduellement l’énergie fossile »,explique Lei Zengjuan, directeur adjoint de la branche d’investissement énergétique de CTG au Fujian,ajoutant que les éoliennes offshore et terrestres sont complémentaires.

Selon les statistiques du Réseau mondial de promotion des énergies renouvelables pour le XXIesiècle, l’énergie éolienne contribue à hauteur de 16 %à la production d’énergie mondiale générée par des sources renouvelables, ce qui la place au deuxième rang après l’énergie hydroélectrique.

Par rapport aux parcs éoliens terrestres, les éoliennes offshore produisent généralement 25 à 30 % plus d’énergie. La vitesse du vent en mer est plus stabIe, ce qui minimise Ies fl uctuations de I’aIimentation du réseau électrique. De plus, la plupart des parcs éoliens chinois sont situés à proximité de régions à forte consommation énergétique. La transmission ne pose pas donc de problème.

En 2016, la capacité installée des installations de production éolienne offshore a augmenté de 18 % à l’échelle mondiale, pour s’établir à 2 219 MW. La Grande-Bretagne, le plus grand producteur d’énergie éolienne offshore, compte pour 36 % de la capacité installée totale mondiale ; l’Allemagne arrive en seconde place avec 29 %. La Chine, quant à elle, a dépassé le Danemark en se positionnant à la troisième place avec 11 %,selon les statistiques du Global Wind Energy Council.

Un potentiel énorme

Avec un littoral s’étendant sur environ 18 000 kiIomètres et une superf i cie maritime de pIus de trois millions de kilomètres carrés, la Chine dispose d'abondantes ressources potentielles en matière d’énergie éolienne offshore. Alors que le gouvernement chinois réitère l’importance de réaliser un développement écologique et de réduire les émissions en carbone, le pays continue d’avancer dans ce domaine.

Selon le XIIIePlan quinquennal (2016-2020), d’ici 2020, la Chine ajoutera 5 000 MW de puissance éolienne offshore installée et reliée au réseau électrique.À cela s’ajoutera le lancement de la construction de 10 000 MW de capacité supplémentaire.

« La province du Fujian est la plus riche en termes de ressources éoliennes maritimes en Chine, et peut-être même dans toute l’Asie, avec 3 500 à 5 500 heures d’utilisation par an, ce qui est très supérieur au niveau moyen de 2 000 heures enregistré par les parcs éoliens terrestres en Mongolie intérieure », explique Sun. Par ailleurs, à terme, la province du Fujian prévoit installer 13 300 MW de puissance éolienne offshore.« CTG a reçu l’approbation pour construire une capacité de 4 100 MW, en plus des 1 600 MW additionnels qui s’ajouteront sous peu », dit Sun, qui attribue ces avancées à Ia conf i ance du gouvernement IocaI en les capacités de CTG.

« La technologie et les capitaux sont les deux grands déf i s qui freinent Ia construction à grande échelle des parcs éoliens offshore », explique Lei,notant que la société est déterminée à rattraper ses homologues étrangers en la matière.

En octobre 2015, CTG a conclu un accord avec le fournisseur d’électricité portugais Energias de Portugal pour investir conjointement 5,17 milliards de dollars dans le développement du projet éolien offshore Moray en Écosse.

En juillet dernier, la société a complété un contrat de 771,42 millions de dollars dans lequel elle a acquis 80 % du projet Meerwind de 288 MW, l’un des plus grands projets éoliens offshore en Allemagne.

« Les fabricants des éoliennes les plus performantes de la baie de Xinghua seront inclus dans un parc industriel éolien offshore opéré par CTG à Fuqing », explique Chen Yongming, chef du projet du parc.

La conception de ce parc vise à introduire les technologies les plus avancées et à rassembler tous les acteurs de la chaîne industrielle dans un même endroit af i n de réduire Ies coûts et de poursuivre I’expansion de la société à l’étranger.

D’autres déf i s à venir

Selon l’Institut de recherche sur l’énergie State Grid de Chine, le coût moyen des projets éoliens offshore,soit 2 400 dollars par kilowatt en 2015, est jusqu’à 2,8 fois supérieur à celui des projets terrestres.

Une autre enquête menée par l’institut de recherche américain Bloomberg New Energy Finance a montré que la plupart des projets d’énergie éolienne en Chine produisaient de l’électricité pour la vente à des coûts allant de 0,16 dollar par kWh à 0,23 dollar par kWh, soit à des tarifs beaucoup plus élevés que ceux des centrales au charbon ou des éoliennes terrestres.

« Pour éIiminer Ies éventueIs risques fi nanciers, un opérateur de projet doit atteindre le point de rentabilité le plus tôt possible. De plus, ce n’est que lorsqu’un projet génère un prof i t qu’une expIoitation à grande échelle est possible », dit Wang Qiang, responsable marketing de la branche d’investissement énergétique de CTG au Fujian.

Bien que l’impact environnemental de ces projets ait suscité des craintes, Wang explique que rien ne justif i e ces inquiétudes.

« Avant qu’un projet ne soit lancé, des experts maritimes et écologiques discutent d’abord de sa viabilité du point de vue de la préservation de l’environnement et produisent un rapport d’évaluation de l’impact environnemental. Sans cela, aucun projet ne peut recevoir de feu vert », a-t-il ajouté. CA