Économie L’économètre

2017-11-23 03:31
中国与非洲(法文版) 2017年10期

Économie L’économètre

DÉBLOQUER DE NOUVELLES OPPORTUNITES DANS LA RELATION SINO-AFRICAINE

L’économie chinoise connait une remarquable transformation d’un modèle de croissance gourmand en matières premières et en capitaux à un modèle axé sur la consommation et des dépenses de consommation élevées.

Ce changement a entrainé de nouveaux déf i s pour les pays riches en ressources comme les pays africains, mais ouvre également de nouvelles possibilités de marchés.

La classe moyenne chinoise grandissante est aujourd’hui composée de plus de 420 millions d’individus, soit près d’un tiers de la population africaine, et représente un marché clé.

Inf l uencé par une série de facteurs tels que la hausse des revenus, l’urbanisation, une aff i nité pour la qualité des marchandises importées et le désir de nouvelles expériences, cette classe de consommateurs perturbe les marchés à travers le monde.

La demande pour les marchandises étrangères importées et les vagues massives de touristes chinois à travers le monde ont grimpé en fl èche, avec un étonnant total de 135 millions de touristes chinois ayant voyagé à l'étranger en 2016, et ayant dépensé 261 milliards de dollars. Cela consolide la place de la Chine au premier rang mondial des dépenses de tourisme depuis 2012.Les touristes américains, seconds plus grands dépensiers, ont dépensé 122 milliards de dollars.

Une caractéristique clé de ces touristes chinois est que la plupart d’entre eux voyage pour la première fois, notamment dans des pays voisins, mais aussi les États-Unis et la France.L’Afrique, avec son offre touristique unique, est, elle, bien positionnée pour attirer les voyageurs plus aguerris et ceux qui cherchent à sortir des sentiers battus.

Un certain nombre de pays ont été prompts à répondre aux opportunités que représentent les consommateurs chinois avec des campagnes de marketing ciblées, des offres de produits mis à disposition sur les plate-formes en ligne chinoises telles que Taobao et JingDong (JD), fournissant des systèmes de paiement en ligne tels que Alipay, et acceptant les cartes bancaires chinoises Unionpay. De nombreux pays qui cherchent à attirer plus de touristes chinois ont également simplif i é leur processus de demande de visa et ouvert des centres de demande de visa à travers le pays.

La plupart des pays africains ont été lents à entreprendre les changements, car une grande partie des exportations africaines se fait vers la Chine. Les exportations agricoles sont un bon exemple de ces occasions manquées, et représentent seulement 4 % des exportations de l’Afrique vers la Chine.

Cependant, il y a aussi quelques contre-exemples remarquables, comme la négociation par l’Afrique du Sud de l’ouverture du marché chinois de la viande bovine aux exportateurs de bœuf locaux, ou le Maroc qui a exempté les ressortissants chinois des visas, conduisant à une hausse du nombre de touristes chinois dans le pays.

Af i n de prof i ter des opportunités du marché chinois, les gouvernements africains doivent faire trois choses.

La première étape de ce changement est les gouvernements africains comprennent que la Chine évolue et que la relation Chine-Afrique doit suivre le mouvement.

Deuxièmement, af i n de s’engager avec la Chine plus eff i cacement et d’obtenir l’accès au marché chinois, les gouvernements africains ont besoin de développer une off i cine dédiée, dont le personnel parle mandarin, pour faciliter des investissements dans des secteurs tels que l’agriculture et la manufacture, tout en promouvant les produits africains et le tourisme dans les différentes provinces chinoises.

Troisièmement, les gouvernements africains doivent mettre en avant l’importance du secteur agricole dans leurs négociations avec la Chine, en souscrivant des accords de vente à long terme avec la Chine, en vue d’exporter massivement leurs produits agricoles.

Le rythme a changé. Le tango sino-africain aussi.

RALENTI MAIS TOUjOURS RESILIENT

En septembre, la Chine a accueilli avec succès le 9eSommet BRICS à Xiamen, ville côtière du sud-est du pays, dans un contexte de la forte performance économique pour le premier semestre 2017, où le PIB a augmenté de 6,9 %. Le mois d’août a toutefois vu un ralentissement dans certains secteurs économiques performants, qui pourrait poser question. Les exportations ont ainsi baissé, ref l étant une demande extérieure plus faible, tandis que les importations sont restées constantes, témoignant d’une demande intérieure vigoureuse. L’économie chinoise montre une forte résilience, mais elle devrait ralentir au fur et à mesure qu’elle entre dans le dernier trimestre de l’année.

Forte demande intérieure

Les exportations se sont atténuées pour le deuxième mois consécutif en août à 6,9 % en termes libellés en yuans –en baisse par rapport aux 11,2 % de juillet. La croissance des exportations vers les pays d’Asie et les États-Unis a compensé la chute vers l’Union européenne et le Japon. Un renminbi chinois fort est également un facteur d’explication à cette croissance plus lente des exportations. Mais au moment où la demande mondiale a ralenti pour les produits chinois, la demande intérieure, elle, est restée très forte.

Les importations ont connu une croissance impressionnante, au-delà des prévisions, pour atteindre 14,4 % en août, soit une légère baisse par rapport aux 14,7 %de juillet.

L’excédent commercial mensuel était de 286,5 milliards yuans(44 milliards de dollars), en baisse de 14 % en glissement mensuel,selon les données off i cielles.

Le secteur manufacturier consolide la position de la Chine

L’indice des prix à la consommation de la Chine (IPC) et l’indice des prix à la production (IPP), qui sont des indicateurs étroitement surveillés pour se rendre compte de la politique monétaire de la Banque centrale, ont respectivement augmenté de 1,8 % et de 6,3 % en août, contre une augmentation de 1,4 % et 5,5 % en juillet. L’objectif d’inf l ation de la Chine pour l’année est de 3 %.

En août 2017, l’indice des directeurs d’achat (IDA) chinois était de 51,7 %, soit une augmentation de 0,3 points par rapport au mois précédent. La performance du secteur manufacturier a été un point culminant dans l’économie chinoise, de sorte que le pays passe progressivement d’une économie de produits à faible valeur ajoutée à des produits de haute technologie, entrainant une hausse des coûts de main-d’œuvre. Il est peu probable que le rôle de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement mondiales soit remplacé à court terme.

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