Une synergie en mouvement

2018-07-20 01:22parHeWenping
中国与非洲(法文版) 2018年7期

par He Wenping

La coopération des BRICS avec le Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) et l’initiative des Nouvelles Routes de la soie soutient le développement africain

Lorsque se tiendra le 10eSommet des BRICS à Johannesburg en Afrique du Sud à la fin du mois de juillet, l’attention du monde entier se tournera vers le mécanisme de coopération composé de marchés émergents et de pays en développement d’Asie, d’Afrique, d’Europe et d’Amérique du Sud.

Le mécanisme des BRICS est apparu à un moment où la structure du monde faisait l’expérience d’ajustements et de changements profonds. Lorsque l’ancien président de la Goldman Sachs Asset Management,Jim O’Neil, a initié l’acronyme des BRIC(Brésil, Russie, Inde et Chine) en 2001, il ne s’agissait que d’un concept commercial classifiant les marchés émergents les plus attractifs et ayant le plus de potentiel pour les multinationales, selon leurs indicateurs économiques comme la population, les ressources, le potentiel de marché et la croissance économique. Avec l’essor rapide de la puissance globale des pays en développement et la coopération Sud-Sud grandissante, c’est désormais devenu une nouvelle plateforme pour les marchés émergents et les pays en développement,leur permettant de renforcer la consultation et la coopération multilatérales.

Une porte sur l’Afrique

Malgré son arrivée tardive dans les BRICS,l’Afrique du Sud - le seul pays africain du groupe - joue un rôle de plus en plus important en reliant la coopération BRICSAfrique. Alors que les BRICS sont un mécanisme composé de pays en développement,il est d’une grande importance pour eux de renforcer la coopération dans divers domaines avec l’Afrique, le continent comportant le plus grand nombre de pays en développement. En tant que l’une des économies les plus importantes sur le continent, l’Afrique du Sud sert désormais de porte d’entrée aux pays des BRICS, pour renforcer la coopération avec le continent tout entier. L’inclusion de l’Afrique du Sud dans les BRICS montre la reconnaissance des autres pays du groupe vis-à-vis de l’importance grandissante du continent au sein de la communauté internationale et de son potentiel de développement au cours des prochaines années.

Parallèlement à l’expansion de la couverture géographique des BRICS, l’adhésion de l’Afrique du Sud reflète l’évolution de la vision du groupe au-delà de son domaine originel de coopération économique pour atteindre des domaines bien plus larges,comme la politique internationale et la structure géostratégique. Elle reflète également la tendance des BRICS à servir de plateforme pour un dialogue et une coopération d’ensemble entre les Nations émergentes et en développement.

D’un point de vue de l’agrégation économique, le PIB de l’Afrique du Sud représente près d’un quart du PIB total de l’Afrique. Il reste cependant bien plus faible que celui des autres membres des BRICS, atteignant environ un quart de celui de la Russie, qui se plaçait en dernière position dans l’ancien groupe des BRIC. Malgré cela, l’Afrique du Sud représente une porte d’entrée sur l’Afrique et peut jouer un rôle actif en approfondissant les relations mutuellement bénéfiques et gagnant-gagnant entre l’Asie et l’Afrique. Elle aide également à accélérer la coopération des pays émergents et en développement dans les affaires internationales.

En matière de politique internationale et de structures économiques, les pays des BRICS occupent des positions importantes.Sur le plan politique, la Chine et la Russie sont deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Le Brésil,l’Inde et l’Afrique du Sud sont également des puissances importantes en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique. Sur le plan économique, le PIB des cinq pays combinés représente 20 % du total mondial. Leurs réserves en devises étrangères représentent 75 % de celles du monde, et leur apport à la croissance mondiale dépasse 50 %. Leurs territoires et leurs populations représentent respectivement 30 % et 43 % de la superficie et de la population mondiales.

Un soutien mutuel

Grâce à la coopération économique et commerciale étroite entre les pays des BRICS et d’Afrique, le continent africain est parvenu à émerger de la crise financière internationale et de l’impact des troubles en Afrique du Nord. Le continent est désormais engagé dans un processus de reprise rapide. Les économies africaines et les pays des BRICS se soutiennent mutuellement par le biais d’une coopération gagnant-gagnant pour atteindre un développement durable. En un peu plus d’une décennie, les pays des BRICS ont non seulement contribué pour plus de 50 % de la croissance économique mondiale, mais ils ont également soutenu le développement de l’Afrique par le commerce et l’investissement, réalisant une contribution importante dans la réduction de la pauvreté en Afrique et pour le développement mondial.

Un élément particulièrement encourageant a été le lancement de la Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS,qui a commencé ses activités le 21 juillet 2015, et celui du Centre régional d’Afrique(CRA) à Johannesburg, au mois d’août de l’année dernière. La NBD est engagée dans le soutien de la construction des infrastructures et le développement des énergies vertes. Selon certaines sources, elle devrait accorder pour 1,5 milliard de dollars de prêts à l’Afrique du Sud au cours des 18 prochains mois.

Le lancement du CRA reflète également la détermination des BRICS à remplir leur engagement dans le soutien du développement africain. Il s’agit d’une bonne opportunité pour que les pays en développement puissent réaliser une innovation financière indépendante. À l’avenir, le CRA devrait promouvoir de façon importante le développement durable en matière d’intégration africaine, d’industrialisation et de construction des infrastructures, par le biais de ses capitaux financiers et le soutien des projets de développement.

Les participants au Forum des partis politiques, des think tanks et de la société civile des BRICS à Fuzhou, dans la province du Fujian, en juin 2017.

Le FCSA et les Nouvelles Routes de la soie

En tant qu’économie la plus grande au sein des BRICS, la Chine constitue le fer de lance de la coopération BRICS-Afrique. Afin de mieux promouvoir le développement africain, la Chine est en train de créer une synergie entre les BRICS et les autres plateformes de coopération impliquant l’Afrique,comme le FCSA.

Le FCSA a été établi en l’an 2000. Il a été depuis un moteur important soutenant la coopération sino-africaine dans de nombreux domaines. Les Sommets du FCSA à Beijing en 2006 et à Johannesburg en 2015 ont tiré la coopération économique sino-africaine vers de nouveaux sommets.Afin d’encourager l’industrialisation africaine, la Chine a établi un Fonds de coopération sino-africaine en capacités de production, d’un montant initial de 10 milliards de dollars. Elle a également augmenté de 5 milliards de dollars chacun le Fonds de développement sino-africain et le Crédit spécial pour le développement des PME africaines.

Depuis que la Chine a proposé l’initiative des Nouvelles Routes de la soie en 2013,celle-ci a injecté une nouvelle dynamique aux autres mécanismes de coopération régionale en Afrique. En fait, les pays africains sont enthousiastes sur le fait de participer à la construction des Nouvelles Routes de la soie. Peu de temps après la fin des « deux sessions » de l’Assemblée populaire nationale (APN) et de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC)au mois de mars dernier, les présidents du Cameroun, de Namibie et du Zimbabwe se sont rendus en Chine et ont exprimé leur espoir d’aligner leurs propres stratégies de développement avec l’initiative des Nouvelles Routes de la soie.

Au cours de ces dernières années, la construction de l’interconnectivité sino-africaine et de la coopération en capacités de production a porté de nombreux fruits,comme la voie ferrée reliant Addis-Abeba au Djibouti, entrée en service en octobre 2016, et le chemin de fer Mombasa-Nairobi, entré en service en mai 2017.Les divers parcs industriels et les zones économiques spéciales, qui ont émergé en Afrique, montrent que le continent est entré dans une ère d’industrialisation.

2018 est une année importante à la fois pour la Chine et pour l’Afrique. À la suite du 10eSommet des BRICS, qui se déroulera fin juillet en Afrique du Sud, le Sommet du FCSA à Beijing se déroulera en Chine au mois de septembre. Dans ce contexte, le mécanisme des BRICS devrait permettre de créer une synergie entre le FCSA et l’initiative des Nouvelles Routes de la soie pour soutenir encore davantage le développement africain. CA